Oïjha
6:44 LE BAISER LE PLUS LONG

6:44 LE BAISER LE PLUS LONG

page en cours de construction

6:44 LE BAISER LE PLUS LONG

Performance en duo à vocation participative, « 6.44 – Le baiser le plus
long » invite à vivre l’expérience d’un baiser sur le site d’Omaha
Beach pendant 6 minutes et 44 secondes, en hommage aux soldats
débarqués ici le 6 juin 1944. Un acte intime, minimaliste et puissant
comme antidote à la guerre, guérisseur des blessures, porteur d’espoir
et de joie pour l’avenir.

 

Après 20 ans d’absence, je reviens en Normandie. En parcourant
la plage avec mon compagnon, soudain, la vision d’un objet
rouillé sur la dune… et tout revient. D’un coup, les films d’époque,
les récits de mes grands-parents, les anecdotes, les détails, mon
histoire familiale au sein de la grande Histoire. Instant où la réalité
bascule et où je suis précipitée dans le passé, il y a 80 ans. Ici, en
ce lieu, en cet instant précis le monde se déchire et les hommes
sont tués, images insoutenables inculquées en enfance. Tout est
là.
Alors j’embrasse mon compagnon comme une urgence. Avec
toute la douleur de la guerre qui est là et dont les traces sont
visibles tout autour de nous, en chacun de nous qui formons ce
peuple Normand. Ce baiser et ces larmes comme une
rédemption, l’acte guérisseur, salvateur qui fera passer de la
tristesse à la joie. De l’horreur à la paix.
Un baiser de cinéma où tout est vrai.
Dans ce décor historique marqué par la guerre, un baiser
comme une porte de sortie, vers l’intérieur de soi et vers le haut,
le ciel et notre quête existentielle, transcendantale face à la
mort. Un baiser d’amour, de communion avec l’autre, un instant
de fusion. Un baiser pour nous rappeler le pouvoir que chacun(e)
d’entre nous possède, pouvoir d’amour, de guérison, de paix.
Pour une réappropriation de notre puissance d’amour.
Une réhabilitation du baiser comme acte d’Amour, à portée de
nos lèvres.

 

Guérir la mémoire collective, une action pour la paix.
La Normandie porte une histoire singulière traversée par de nombreuses
guerres. La dernière en date laisse aujourd’hui encore des marques visibles sur
de très nombreux sites : le paysage est ponctué de cimetières militaires, les
plages abritent de nombreux blockhaus, un tourisme commémoratif s’est
organisé autour des lieux du débarquement et de la Bataille de Normandie, le
Mémorial a été érigé à Caen, l’événement du 6 juin 1944 est célébré
annuellement et de façon massive dans toute la région.
Je comprends le devoir de mémoire. Je porte une immense gratitude envers
toutes celles et ceux qui se sont battus et ont donné leur vie pour que nous
vivions aujourd’hui dans un pays libre. Je suis née à Caen, ma propre famille
compte des membres qui ont été déportés, qui ont subi l’exode…
Près de 80 ans après ce jour inoubliable, je souhaite que la guerre qui a eu lieu
ici nous donne l’impulsion pour construire un avenir de joie et de liberté.
Cultiver sans cesse ces souvenirs douloureux, s’y complaire pour certains, ne
nous permet pas de nous en libérer. Aujourd’hui la paix est là mais combien de
générations sont marquées ? Qui par un détail, un son, une image, une
odeur… ici nous portons tou.te.es les séquelles d’un traumatisme majeur vécu
par nos parents, nos grand-parents.
Pour nos enfants et leurs enfants après eux, nous avons le devoir de guérir.
Maintenant.
Par tous les moyens.
En voici un que j’ai trouvé.
L’amour a le pouvoir de guérir le passé et l’avenir.
Pour une Normandie de la JOIE, embrassons-nous à Omaha !